Les conducteurs de moto ont toujours été plus exposés aux dangers de la route et aux accidents mortels que les automobilistes. En effet, une moto se caractérise par une absence de carrosserie externe protectrice, au contraire des voitures ce qui permet par exemple la technologie de déformation des véhicules absorbant une partie des chocs ; les chocs lors d’un accident en deux roues sont donc plus violents pour le conducteur, même si cette absence de carrosserie empêche la plupart du temps les cas d’incarcération dans les accidents. De même, la légèreté de la moto (par rapport à la masse d’une voiture) augmente les projections du conducteur lors d’un accident, et donc les chocs de la personne avec le sol ou les voitures lorsque le motard percute un obstacle. Enfin, le caractère plus mobile de la moto peut augmenter les comportements à risques chez les conducteurs de moto, grisés par l’impression de liberté que la moto peut procurer.
Face aux statistiques de l’accidentologie en ce qui concerne l’utilisation de la moto, le gouvernement a créé le statut de Madame ou Monsieur moto. Mais quels sont les buts et les apports de ces Messieurs moto pour l’Etat mais aussi pour les usagers de deux roues? Nous tenterons de vous les présenter dans cet article et de comprendre ce que ce métier apporte au monde des utilisateurs de moto. Le but premier du Monsieur moto est d’instaurer un dialogue entre les services du gouvernement chargé de la route et des transports, avec les utilisateurs de moto, afin de permettre un usage des deux roues exempt de dangers inhérents à la route.
Cette médiation permet d’abord de renseigner l’Etat sur les pratiques des utilisateurs de deux roues, afin de pouvoir éventuellement modifier les infrastructures présentant un danger pour les motards, ou de modifier les planifications faites par les services de voieries pour leurs constructions futures, pour des raisons de sécurité de la route. La Madame ou Monsieur moto a donc pour fonction de renseigner l’Etat sur les pratiques des motards et sur les dangers de la route qui leur sont spécifiques et qu’ils auraient constaté dans leur conduite.
Malheureusement, la Madame ou le Monsieur moto n’a pas de pouvoir de contrainte sur les services qui gèrent les routes. Les utilisateurs de moto souhaitant faire intervenir les services de voiries pour corriger des défauts de la route, ou des structures présentant un danger, pourront donc s’adresser au Monsieur moto pour informer l’Etat de ces dangers. La création du statut de Monsieur moto par l’Etat témoigne bien d’une volonté d’améliorer la sécurité routière pour les utilisateurs de deux roues, qui ont toujours été plus exposés aux risques d’accidents et de blessures graves que les automobilistes. Le Monsieur moto informe ainsi l’Etat des dangers remarqués par les usagers de la route eux-mêmes, et que les spécialistes des voiries n’auraient pas pu remarquer.
En second lieu, cette médiation permet aux motards de mieux rouler sur les routes françaises, de se sentir en sécurité lorsqu’ils circulent et ainsi de pouvoir profiter pleinement du plaisir des deux roues. A condition, bien sûr, de respecter les règles de sécurité élémentaires de la route, qui sont nécessaires même sur une route parfaite. Le Monsieur moto et son action de médiation ne peuvent pas dispenser l’utilisateur de deux roues de l’attention nécessaire pour se protéger soi-même ainsi que les autres utilisateurs de la route.
Interroger les utilisateurs de moto sur leurs besoins et les inciter à des comportements plus sécuritaires permettent donc aux motards, à travers les aménagements des routes par l’Etat, d’améliorer la conduite en moto, et de permettre de profiter de ce moyen de transport dans les meilleures conditions. Participer à ce discours avec l’Etat montre donc la volonté manifeste des utilisateurs de moto de vivre et de promouvoir un usage responsable des deux roues. Vivre la passion de la moto requiert d’avoir une conduite responsable pour en profiter au mieux et le plus longtemps possible.
Ces Mesdames et Messieurs moto sont, depuis 2010, appelés des ‘chargés de missions deux roues motorisées (2RM)’. De même, au départ chaque Monsieur moto était rattaché à la DDE de chaque département. Lors des opérations de décentralisation de l’Etat, les fonctions des Messieurs moto ont été transférés aux Conseils généraux et aux Conseils régionaux, puisque la gestion et l’entretien des routes est désormais gérée par la collectivité territoriale.
Présents en théorie lors des manifestations de moto, comme les compétitions ou d’autres évènements, il est chargé de promouvoir les consignes de sécurité propres à l’utilisation de la moto. De même, il informe l’Etat sur les taux d’accidents de la route des deux roues pour l’Observatoire Régional de l’Accidentologie et L’Observatoire National Interministériel de la Sécurité routière. Prévention, études ayant pour but l’information de l’Etat et conseil auprès des autorités compétentes sont donc ses prérogatives principales.
Bonjour,
Je viens de trouver votre article tout à fait par hasard et je vous remercie de cette présentation. Toutefois, je ne suis pas tout à fait sûr que les Mesdames ou Messieurs Moto aient suivi les transferts vers les conseils généraux… Mais, je peux me tromper car je ne connais pas le statut de chacun de mes collègues « Chargés de mission 2RM ».
Ce qui est sûr, c’est que nous avons un réseau bien fédéré par un Chargé de mission 2RM national et pour lequel, le nouveau délégué interministériel à la sécurité routière a confirmé son attachement.
Personnellement, j’ai une mission intéressante et je pense que j’apporte ma pierre à la lutte contre l’insécurité routière 2RM; il en est de même pour l’ensemble des Chargés de mission 2RM.
Bravo pour votre site !
Bien cordialement,
Le Chargé de mission 2RM départemental de la Gironde